On va plus loin

Ce médecin généraliste va prendre sa retraite à Saint

Cher médecin généraliste, à l’approche de votre retraite à Saint…, il est tout à fait naturel de vous poser la question : « Devrais-je me sentir coupable de partir aussi ? » Suivez-moi pour découvrir des éléments de réponse qui pourraient apaiser vos craintes et vous accompagner dans cette transition importante.

Comprendre le Dilemme de la Retraite

Prendre la décision de partir à la retraite est souvent teintée de sentiments contradictoires, surtout quand on a consacré une grande partie de sa vie à sa profession. Le docteur Philippe Jacquin, installé à Saint-Amand-Montrond depuis presque quarante ans, est à un carrefour de sa vie professionnelle. À 65 ans, il s’apprête à dire adieu à ses patients, chose qu’il trouve extrêmement difficile. « Je pars content pour moi-même, mais très mal à l’aise pour mes patients, » avoue-t-il.

La Fatigue et le Besoin d’un Nouveau Départ

Comme de nombreux autres médecins de sa génération, Philippe Jacquin ressent le poids des années passées au service de sa communauté. « Le soir, je suis fatigué. Je dois arrêter plus tôt. Si je reste, physiquement, je vais me dégrader, » confie-t-il. Pour lui, la retraite n’est pas simplement un choix mais une nécessité, pour préserver sa santé et commencer une nouvelle phase de vie, entourée de ses enfants.

Une Situation Alarmante pour la Communauté

La question se pose alors : devrais-je, moi aussi, me sentir coupable de partir à la retraite ? La retraite du docteur Philippe Jacquin laisse un vide considérable dans une communauté qui peine déjà à trouver des praticiens disponibles. Près de 2.500 personnes sont actuellement sur liste d’attente à la Maison de Santé Pluridisciplinaire (MSP), espérant qu’un nouveau médecin prenne leur cas en charge. « Les médecins ne veulent plus s’installer, » déplore-t-il, en soulignant une problématique beaucoup plus large que son propre départ.

Les Mesures Prises pour Faciliter la Transition

Avant de partir, Philippe Jacquin a fait tout ce qui était en son pouvoir pour préparer ses patients. Voici ce qu’il a fait :

  • Renouvelé les ordonnances de ses patients pour un an.
  • Régulièrement effectué des visites à domicile pour ses patients âgés.
  • Collaboré avec d’autres professionnels de la santé pour assurer un suivi minimal.

Malgré ces efforts, il confie son inquiétude pour l’avenir de ses patients, sachant qu’il n’a personne pour le remplacer directement.

Le Témoignage d’un Autre Médecin

Michel Mrozek, un autre médecin généraliste de Saint-Amand-Montrond, partage cette expérience. Retraité depuis avril, il a pu transférer sa patientèle avec succès, mais cela ne l’a pas empêché de ressentir une certaine culpabilité initiale. « Son ouverture restera une grande fierté, » dit-il en parlant de la MSP, reconnaissant toutefois que la solution parfaite aurait été une ouverture il y a douze ans.

L’Importance de la Coopération entre Médecins

Karine Gambade, actuellement en poste à la MSP, rappelle que malgré les difficultés, « il y a quand même des professionnels de santé sur place, et une coopération importante entre les médecins. » Cette coopération permet de fournir un suivi minimum, même en l’absence immédiate de nouveaux praticiens. « Nous espérons accueillir une infirmière en pratique avancée en juillet, ce qui devrait permettre de libérer davantage de créneaux pour les patients, » ajoute-t-elle.

Des Sentiments Partagés

L’acte de prendre sa retraite est souvent un mélange de soulagement personnel et de culpabilité envers ceux qu’on laisse derrière. Pour les médecins, comme Philippe Jacquin, qui ont tissé des liens forts avec leurs patients au fil des années, cette culpabilité peut être particulièrement intense. Il est essentiel de se rappeler que le bien-être du praticien est tout aussi important que celui de ses patients, et que la continuité des soins repose souvent sur une collaboration entre plusieurs acteurs de la santé.
En conclusion, partir à la retraite dans le domaine de la médecine est un acte profondément humain qui nécessite de gérer des émotions complexes, tant de la part du médecin que de celle des patients.