Inhumanité et absurdité : un médecin aveyronnais risque-t-il l’expulsion pour avoir sauvé des vies ?
Plongeons sans détours dans l’obscurité cruelle de l’injustice médicale. Au cœur de l’Aveyron, sous le joug de l’absurdité administrative, un médecin risque l’expulsion pour avoir bravement sauvé des vies. L’humanité clouée au pilori, la médecine chancelle face à une décision aussi insensée que révoltante. Un voyage au cœur des contradictions d’un système qui laisse perplexe et soulève l’indignation.
Les personnels soignants du centre de santé mentale de Millau sont en état de choc. La récente décision de la préfecture de l’Aveyron de ne pas renouveler le titre de séjour d’un médecin psychiatre, formé hors de l’Union Européenne, a semé le trouble et l’incompréhension. Ce médecin, exerçant depuis 18 mois, est désormais sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), efficace dès le 31 mai. Une décision jugée inhumaine et absurde par ses collègues.
« Nous sommes stupéfaits qu’un de nos trois médecins, qui exerce chez nous depuis 18 mois, va être contraint de devoir quitter le territoire à la fin de la semaine », explique Marie-Caroline Espié, une infirmière du centre. Cette expulsion forcerait le centre à revoir tout son fonctionnement, entraînant une grave problématique pour le suivi et la continuité des soins dans le sud de l’Aveyron.
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Une décision qui perturbe les patients
De nombreux patients ont déjà exprimé leur trouble et leur inquiétude face à cette situation. « Certains patients se sont dits très troublés, perturbés, voire en panique », déclare Marie-Caroline Espié. Cette situation est d’autant plus tragique compte tenu des troubles que traite la psychiatrie : burnout, dépressions, adolescents aux idées suicidaires. Sans médecin, le travail de l’ensemble du personnel soignant est compromis.
Lors des deuxièmes assises citoyennes nationales du soin psychique, organisées les 24 et 25 mai à Paris, une motion de soutien a été votée, condamnant fermement cette mesure d’OQTF qui est perçue comme inhumaine et absurde. Les participants ont insisté sur la nécessité de reconsidérer cette décision afin de ne pas aggraver le désert médical dans le sud de l’Aveyron.
Des conséquences graves pour le suivi des patients
Éric Animat, infirmier chez Sud Santé Sociaux, alerte sur le risque de rupture de soins en cas de départ du médecin. Selon lui, cela entraînerait non seulement un allongement des délais de prise de rendez-vous mais également un risque d’abandon de traitement pour certains patients. « Sans parler de la santé de nos deux médecins restants qui devront faire beaucoup plus d’heures de permanence, avec un risque de burnout et de rupture de soin ».
Le taux de dépression en France est déjà en hausse, passant de 10 % à plus de 20 % en seulement deux ans. Alors que le suivi psychologique devient un enjeu de plus en plus crucial, une telle décision administrative semble en complet décalage avec les réalités du terrain.
Un système de santé dans l’impasse
Jean-Dominique Gonzales, médecin chef du pôle de psychiatrie, a récemment discuté de cette situation alarmante avec la députée écologiste Sandrine Rousseau. « La psychiatrie du Sud Aveyron comprend deux hôpitaux généraux pour 75 000 habitants. Nous accompagnons les patients et assurons les urgences suicidaires dans les 24 heures. Si notre confrère s’en va, les délais de rendez-vous en consultation vont tout simplement cesser », explique-t-il, exprimant son inquiétude face à un futur imprévisible.
Les raisons derrière cette décision
La préfecture justifie sa décision en signalant que le médecin étranger exerçant à Millau est entré en France en 2022 avec un visa long séjour « étudiant – stagiaire ». Après plusieurs périodes de stages à Marseille et en Aveyron, il avait obtenu des cartes de séjour temporaires. La réglementation actuelle stipule que la durée maximale de recrutement pour de telles conventions est de deux ans, soit jusqu’au 31 mai 2024.
De plus, le médecin n’a pas passé son EVC 2023, le privant ainsi de la possibilité d’obtenir une autorisation provisoire d’exercice. En conséquence, il ne remplit plus les conditions nécessaires pour prolonger son droit de séjour au-delà du 31 mai 2024.
La situation semble ainsi être le résultat d’une application rigide de la loi, ignorant les urgences humaines et médicales sur le terrain. « Que ce départ ne vienne pas aggraver le désert médical du cinquième secteur Sud Aveyron », s’indignent les défenseurs du médecin, insistant sur la nécessité d’une réévaluation administrative.