On va plus loin

Pourquoi le Tarn-et-Garonne est-il le désert médical de l’Occitanie ?

Plongez au cœur de la crise médicale qui frappe le Tarn-et-Garonne, joyau méconnu de l’Occitanie confronté à un désert médical criant. Explorez les enjeux critiques de la santé dans ce département, où l’accès aux soins devient un véritable défi. Préparez-vous à découvrir la réalité bouleversante de cette situation alarmante.

Une désertification médicale inquiétante

Dermatologues, gynécologues, rhumatologues et surtout généralistes : se soigner en Tarn-et-Garonne devient de plus en plus compliqué. Aujourd’hui, environ 27 500 habitants n’ont pas ou plus de médecin référent. Le manque de professionnels de santé dans ce département est une réalité quotidienne pour des dizaines de milliers de Tarn-et-Garonnais. Avoir 40 de fièvre et devoir passer des dizaines d’appels pour entendre « On ne prend plus de nouveaux patients », puis finir par contacter le Samu et engorger les urgences est malheureusement devenu une norme.

Les causes multifactoriales

Le Tarn-et-Garonne, comme de nombreuses autres régions en France, souffre d’une désertification médicale à grande échelle. Plusieurs raisons expliquent cette crise :

  • Les effets différés du numerus clausus.
  • La modification des pratiques professionnelles.
  • La réduction significative du travail le samedi.
  • L’absence de contraintes d’installation pour les médecins.
  • Une population vieillissante nécessitant plus de soins sur des périodes prolongées.

Les collectivités locales mettent en œuvre des opérations de séduction et des aides à l’installation pour tenter de combattre cette pénurie, mais les résultats sont encore insuffisants. La Cour des comptes a récemment pointé du doigt une politique de santé « insuffisamment ciblée » avec une stratégie hésitante.

La tension locale pour les soins non programmés

Que ce soit pour consulter un dentiste, un pharmacien, un dermatologue ou tout autre spécialiste, la situation est tout aussi problématique. Certaines communes comme Montbeton ou Lamothe-Capdeville n’ont plus d’omnipraticien, et la situation pourrait bientôt être la même à Saint-Antonin-Noble-Val. Sur le secteur de Castelsarrasin-Moissac, les départs à la retraite de plusieurs généralistes n’ont pas été compensés par de nouvelles installations.

L’impitoyable pyramide des âges

Au 27 mai 2024, le Tarn-et-Garonne compte 175 généralistes, dont 46 à Montauban, soit un praticien pour 1 537 habitants. Le département est le plus touché de la région Occitanie en termes de déficit de généralistes. En ajoutant les spécialistes, 36,8 % des praticiens ont 60 ans ou plus, ce qui laisse présager d’autres départs à la retraite prochainement.

Cependant, un motif de satisfaction réside dans l’installation de jeunes médecins. La proportion de médecins de moins de 40 ans dans le département est de 30,4 %, contre 25,1 % dans le reste de la région. Entre 2010 et 2023, le nombre de praticiens de 40 ans ou moins a augmenté de plus de 70%.

Les jeunes médecins et le futur de la pratique médicale

Les jeunes médecins préfèrent de plus en plus être salariés dans le secteur hospitalier et les centres de santé plutôt que de s’installer en cabinet libéral. Cela offre un cadre de travail plus confortable et moins stressant. Le nouveau centre hospitalier de Montauban, prévu à l’horizon 2031, pourrait faciliter le parcours de soins pour les patients et rendre l’installation plus attractive pour les jeunes médecins.

Les initiatives locales pour contrer la désertification

Face aux défis, la communauté médicale du Tarn-et-Garonne ne reste pas les bras croisés. Le département compte cinq Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), 16 Maisons de Santé Pluriprofessionnelle dont deux en cours de réalisation, ainsi que quatre Centres de Santé (CDS) et trois équipes de soins primaires. Ces structures permettent une approche plus coordonnée et holistique des soins.